lundi 12 mars 2007

Soirée. 1/3

La soirée est censée se dérouler en trois actes. Nous allons d’abord au cinéma (j’ai choisi le film), puis au restaurant (c’est lui qui a choisi le resto) et enfin, un petit tour de piste dans un des club les plus selects.
Acte premier, le cinéma.
C’est le choix du film qui m’a le plus embarrassée. Je ne le connais pas encore très bien et j’ai peur de me tromper dans le choix. Quel genre choisir : romantique, au risque de passer pour une fille trop fleur bleue ou d’horreur, une bonne excuse pour me serrer contre lui; d’action, mais pas très propice au genre de chose que j’attends ; un film un peu intellectuel, mais j’ai peur de paraître prétentieuse (et je n’apprécie vraiment ce genre que seule). Finalement, je me suis décidée pour un habile compromis : une fresque historique qui promet de grandes scènes sentimentales (voire mieux), d’un grand réalisateur. Tout public.
Nous retrouvons devant le ciné. Dois-je l’embrasser pour lui dire bonjour ou quoi ? Il m’embrasse, gentiment, sur la bouche, sans insistance. Un point pour lui. Il est beau, bien habillé. Ca me change de tous les pouilleux que je fréquente généralement : de vraies chaussures en cuir, vernies, et pas d’horribles grosses baskets, un jean sombre et sobre, mais qui ne lui tombe pas sous les fesses (ça non, et qui laisse voir des formes plutôt appétissantes), une veste élégante qui s’ouvre sur une chemise (à manche courte, mais ça, je ne peux pas le deviner) de couleur pâle. On le voyant, je sens mon cœur qui palpite, et j’ai très envie de lui. Il est grand, large d’épaule, comme je les aime ; il est beau !
Le film se révèle assez mauvais. De mon avis ; mais face à son enthousiasme, je modère ma critique. Je ne suis pas bon public et je n’apprécie pas particulièrement la guimauve, et le film en dégoulinait. L’intérêt du film était ailleurs. Pendant les cinq minutes qui ont précédé les bandes-annonces et les dix minutes que celles-ci ont duré, nous discutons. Qu’as-tu fais cette semaine ? Le voyage n’était pas trop long ? « Small talk », comme disent nos amis anglophones. Puis les lumières s’éteignent pour de bon. Noir (total, ce serait exagérer). Le générique commence, il me prend la main. Je suis soulagée ; ce n’est pas si compliqué après tout, les relations. Je pose ma main sur sa cuisse, juste un peu avant l’entrejambe. C’en est presque excitant. Le film me fait oublier l’excitation ressentie à ce contact. Parfois, quand j’y repense, lorsque le film devient vraiment lourd, je caresse sa cuisse, légèrement. Et il me serre la main un peu plus fort. Pour dire quoi ? Arrête ou continue ? Dans le doute, abstiens-toi. J’arrête. Lorsque le générique de fin se met à défiler, il se tourne vers moi, me regarde (mon cœur accélère) et m’embrasse, plus longtemps cette fois. Avec la langue. Un frisson bien connu. Mais le lieu n’est pas particulièrement pratique. Et la soirée ne fait que commencer. Nous sortons et, tout en discutant du film, il me guide vers le restaurant de son choix. Nous avons toute la nuit. Nous avons tout le temps.

1 commentaire:

raphael a dit…

vivement la suite.... Mais tout de meme une chemise à manche courte... ca tue... c'est dommage il m'était sympathique ce garcon (qui se prénomme?). En tout cas j'aime bcp le paradoxe de la jeune fille (toi? quelle part de toi?) qui déteste les films guimauves mais qui n'attend "que" (ne soyons pas présomptueux) ca dans sa vie... tres bon et bien vue. je brule de te lire à nouveau.