jeudi 7 juin 2007

Procrastination, suite.

Tout bon "procrastinateur" met en application sa méthode sur toutes les petites choses de la vie. La procrastination fonctionne aussi très bien pour : le ménage, les courses, la descente des poubelles, la douche, le lever, le coucher, la vaisselle, le repassage,... Je ne me qualifie donc pas de "bonne procrastinatrice". Je dirais même plus : le vrai paresseux, c'est celui qui ne repousse rien à plus tard, pour n'avoir plus rien à faire après.
Je confesse néanmoins une spécialisation : la procrastination sportive. "Demain, j'irai à Vit'halles". Ou "Demain, j'irai courir." Mais même moi, je ne suis pas dupe de moi-même.
En outre, ce message est la preuve vivante de la deuxième option dans mon cursus "pourquoi-faire-le-jour-même-ce-qu'on-peut-faire-en-catastrophe-dans-deux-mois-?" : la procrastination universitaire, évoquée plus tôt. Parce que, au moment où je compose cette phrase, à l'évidence, je ne participe pas à l'avancement de mon mémoire sur la crise du libertinage dans Faublas. C'est mal, Chariotte, tu devrais avoir honte.
Ah bon?

mercredi 6 juin 2007

L'art de la procrastination.

Le Petit Robert
Littér. Tendance à tout remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser.
« Mon indécision, ma « procrastination », comme disait Saint-Loup » Proust.


Un peu comme Hamlet qui retarde le meurtre de son oncle, je retarde le moment de rendre mon mémoire. Mi-juin, date limite de retour. Que je transforme, comme par magie, et surtout par paresse, en septembre. Bye-bye vacances. Ça m’apprendra.
Comment l’annoncer à mon directeur de recherche adoré, en quatre points.
1) C’est l’été. Mettre une robe gaie et légère. Courte, pourquoi pas (attention, ne fonctionne que pour les élèves de sexe féminin). Aller l’attendre sagement devant son bureau.
2) Une fois qu’il est là, lui sourire. Important ça, le sourire. Puis prendre un air désolé, repenti. Articuler clairement le problème. Ne pas donner d’excuse, au risque de tomber dans la mythomanie. Et il n’y a jamais de bonne excuse, quand on a eu un an pour écrire 50 à 70 pages, et cinq heures de cours par semaine. Éventuellement mentir sur l’avancement du travail, pour ne pas l’affoler ni paraître vraiment nul(le). Encaisser sans broncher le mécontentement que cette mauvaise nouvelle provoque naturellement. Faire profil bas ou opter pour un brin d’insolence bien dosée.
Exemple :
Le prof : Pas avant septembre ? Vous allez recevoir une fessée.
L’élève : Mmmmmh.
Le prof : …
L’élève : …
Le prof : Bon, on enlève la fessée, cela vous ferait trop plaisir. »
3) Demander pardon et rappeler que l’ennui est partagé.
Et puis mince ! Il a bien annulé les trois derniers cours pour aller au Québec, lui ! Il a laissé quatre élèves faire des exposés, quatre cours en moins. Il a invité trois autres professeurs à faire une intervention, trois autres cours en moins. Sans parler de la première demi-heure de chaque cours, passée à ne rien dire. Je ne lui demande pas de boire la mer, juste de lire mon mémoire en septembre au lieu de juin (monologue intérieur).
4) Le remercier vivement pour ses conseils, sa compréhension, sa gentillesse, ce délai, cette année très intéressante, son humour, ses cheveux, … Pour n’importe quoi susceptible de lui faire plaisir. Partir en lui souhaitant de bonnes vacances, en s’excusant à nouveau. Promettre de faire « diligence » et bien.

Voilà, c’est fait. Je rentre chez moi. Bon, il me reste deux mois pour rédiger 60 pages, c’est assez. C’est même trop. Je me vautre dans le canapé devant Un, dos, tres, le pire du pire. Y’a le temps. Je me dis que tous les étudiants font la même chose, sauf ceux qui renoncent à la vraie vie pour étudier. Ceux-là, évidemment, ils ont le temps de rédiger un mémoire qui personne ne lira, pas même leur prof. Je passe en revue ma vrai vie de cette année. Aïe. Je me concentre sur la télé, c’est plus rassurant.
Je me vois déjà, fin août, angoissée de n’avoir toujours pas fini l’intro de mon mémoire. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même ; qui sème le vent récolte la tempête, etc.…
De toute façon, je travaille mieux dans l’urgence.

Une nuit, rue Lamarck

Le dimanche soir, une promenade dans le quartier est toujours la bienvenue. Cette fois, un appareil photo (le mien) était dans ma poche.
Tournage en cinq minutes, montage en deux fois moins de temps, j'ai l'honneur de vous présenter ma première vidéo arty dégueulasse !
Si cela intéresse un musée...

dimanche 3 juin 2007

Acceptation

Elle a eu bien du courage, cette brave Marie, de dire oui tout en bloc. Elle n'a même pas ressenti le besoin de convenir avec l'ange d'un petit mot secret qui ferait que le jeu s'arrêterait. Non non non. Fiat mihi secundum verbum tuum jusqu'au bout ! Si ça c'est pas de la dévotion.

Son mari, frustré de ne pas avoir pu la déflorer, se venge sur tout ce qu'il trou(v)e. La vie devient difficile, il est déjà si vieux. Il se sent tel une souris prise au piège. Sauf que quand c'est Dieu qui tend le piège, il faut en être content. Si d'autres ont mis du temps à le comprendre, notre nouveau papa, lui, est plus malin. Il se vautre dans l'obsession pour oublier que sa femme n'est déjà plus la sienne, qu'elle n'attend déjà plus que de monter au Cieux pour se marier son fils. Mais il n'est pas choqué, parce que plus tard son fils dira que chez son Papa (le vrai, pas celui qui s'est occupé de lui et a été présent toute sa vie, non le seul vrai père selon le petit Jésus: le père Créateur), les liens de parenté n'existent plus. Donc on peut se marier avec sa maman. Un névrosé d'une côté et un Oedipe irrésolu de l'autre.



Pour Marie, pratiquante émérite du SM spirituel (Ecce ancilla domini nous l'avons vu), ce n'est pas grave, elle aime ça. En plus, la maternité lui donne de joli seins.



Même si bien sûr ce n'est pas drôle ou facile tous les jours. C'est une femme délicate après tout et certains spectacles sont plus difficiles que d'autres à supporter.


Mais elle a dit oui, donc elle assume. Son mari et son fils assument aussi par la même occasion. Résignations en chaîne.

Fiat mihi secundum verbum tuum. Si elle avait su !

Au bord de la piscine, il y a longtemps déjà.

Sur la plage je suis belle. Au bord de la piscine aussi. Je suis belle dans mon maillot. Je suis belle même sans le haut. Ils regardent mes seins. Parce qu'ils sont beaux, parce qu'ils sont gros.
Comment est-ce que je serais avec des petits seins ? Mon ventre aurait l'air plus gros. De toute façon il est très bien maintenant. Avant la gym, comment c'était déjà ? Bien aussi finalement. Il faut que j'y retourne, à la gym.
C'est tout de même mieux de transpirer au soleil. Je me demande à quoi ressemble l'extérieur. Il faudrait sortir un jour. Je devrais trouver la liste des excursions. Mais avec qui y aller ? Tennis, clubs : la famille n'est pas franchement un soutien.
L'idéal serait que je me trouve quelqu'un. Mais aller l'aborder ? Pour lui dire quoi ? Et puis si je me retrouve encore une fois avec une fille plus belle que moi, c'est mort pour la fin de la semaine.
Je ne peux pas constamment me mettre à l'ombre d'une autre. Ou alors il faudrait qu'elle ait des petits seins. Histoire de ne lui laisser aucune chance. Mes gros seins sont les plus beaux.