mercredi 6 juin 2007

L'art de la procrastination.

Le Petit Robert
Littér. Tendance à tout remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser.
« Mon indécision, ma « procrastination », comme disait Saint-Loup » Proust.


Un peu comme Hamlet qui retarde le meurtre de son oncle, je retarde le moment de rendre mon mémoire. Mi-juin, date limite de retour. Que je transforme, comme par magie, et surtout par paresse, en septembre. Bye-bye vacances. Ça m’apprendra.
Comment l’annoncer à mon directeur de recherche adoré, en quatre points.
1) C’est l’été. Mettre une robe gaie et légère. Courte, pourquoi pas (attention, ne fonctionne que pour les élèves de sexe féminin). Aller l’attendre sagement devant son bureau.
2) Une fois qu’il est là, lui sourire. Important ça, le sourire. Puis prendre un air désolé, repenti. Articuler clairement le problème. Ne pas donner d’excuse, au risque de tomber dans la mythomanie. Et il n’y a jamais de bonne excuse, quand on a eu un an pour écrire 50 à 70 pages, et cinq heures de cours par semaine. Éventuellement mentir sur l’avancement du travail, pour ne pas l’affoler ni paraître vraiment nul(le). Encaisser sans broncher le mécontentement que cette mauvaise nouvelle provoque naturellement. Faire profil bas ou opter pour un brin d’insolence bien dosée.
Exemple :
Le prof : Pas avant septembre ? Vous allez recevoir une fessée.
L’élève : Mmmmmh.
Le prof : …
L’élève : …
Le prof : Bon, on enlève la fessée, cela vous ferait trop plaisir. »
3) Demander pardon et rappeler que l’ennui est partagé.
Et puis mince ! Il a bien annulé les trois derniers cours pour aller au Québec, lui ! Il a laissé quatre élèves faire des exposés, quatre cours en moins. Il a invité trois autres professeurs à faire une intervention, trois autres cours en moins. Sans parler de la première demi-heure de chaque cours, passée à ne rien dire. Je ne lui demande pas de boire la mer, juste de lire mon mémoire en septembre au lieu de juin (monologue intérieur).
4) Le remercier vivement pour ses conseils, sa compréhension, sa gentillesse, ce délai, cette année très intéressante, son humour, ses cheveux, … Pour n’importe quoi susceptible de lui faire plaisir. Partir en lui souhaitant de bonnes vacances, en s’excusant à nouveau. Promettre de faire « diligence » et bien.

Voilà, c’est fait. Je rentre chez moi. Bon, il me reste deux mois pour rédiger 60 pages, c’est assez. C’est même trop. Je me vautre dans le canapé devant Un, dos, tres, le pire du pire. Y’a le temps. Je me dis que tous les étudiants font la même chose, sauf ceux qui renoncent à la vraie vie pour étudier. Ceux-là, évidemment, ils ont le temps de rédiger un mémoire qui personne ne lira, pas même leur prof. Je passe en revue ma vrai vie de cette année. Aïe. Je me concentre sur la télé, c’est plus rassurant.
Je me vois déjà, fin août, angoissée de n’avoir toujours pas fini l’intro de mon mémoire. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même ; qui sème le vent récolte la tempête, etc.…
De toute façon, je travaille mieux dans l’urgence.

2 commentaires:

◈lunaluna◈ a dit…

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Antoine a dit…

Chariotte, tu me feras mourir de rire...
Je connais le même problème de mon côté. Depuis ce matin 10h je suis surmotivé pour bosser. 100 parties de solitaire et 50 démineurs plus tard, je suis convaincu que je me mets à bosser dans 15 minutes !